« Miroir » de Zette SAUTARD

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Cosmogonie intime

« Dès mon enfance, j’ai eu la conscience aiguë de ma fraternité avec le monde : les arbres, les plantes, les animaux, les pierres, l’eau. Je savais d’instinct que j’étais faite des mêmes éléments qui me permettaient une communication intense avec eux. La « bête » toujours présente dans mes   images, à la  fois  protectrice et dangereuse, est là pour rappeler le besoin vital de s’approcher, se frotter à l’autre, de fusionner. »

Crocs et résistance

« Quelque chose me disait que j’étais sur la terre pour protéger ceux que j’aimais, pour apprivoiser la violence, la désarmer, pour ne jamais obéir à la bêtise, ne jamais me soumettre à l’autorité de quiconque, à tout abus de pouvoir.

Aujourd’hui je crois au militantisme du quotidien, à la nécessité de mise en question de soi. Je pense que chaque acte négatif que l’on accomplit participe à l’assombrissement du monde, que chaque action positive participe  à la beauté, à la générosité, à l’éclat du rire,  à la poésie. »

Le regard

« Sous l’intensité des couleurs qui animent mes tableaux se cache un regard aiguisé et vigilant sur le monde. Leur chaleur masque un immense désespoir  face à la souffrance des hommes et à la force destructrice qui les pousse au saccage.

Cette violence je la porte en moi. Elle est présente dans le regard pensif des êtres que je peins, dans leur interrogation, dans leur mélancolie. Elle est une tentative d’apprivoisement permanent de mon animalité.

Peindre devient un besoin pulsionnel de tisser les fils d’or qui relient les choses.

Chaque jour est un voyage que j’essaie de ne pas ternir ; et face au grand blizzard qui me traverse, je peins la chaleur, la vie, l’amour, la musique, la poésie comme un contrepoint à la difficulté de vivre.

Je suis un voyageur immobile, je porte en moi les mythologies et les couleurs du monde.

Je crée des chemins de broussaille à l’intérieur des mondes  que je porte pour essayer de voir clair dans mes trop  grands silences, pour ouvrir un passage entre les êtres et  les choses, un pont entre la vie et la mort.

Peindre pour résister à toute tentative d’enfermement, pour préserver ma liberté. »

 

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Si la peinture de Pascal Lombard a fait le choix de l’immobilité et du silence, c’est pour proposer de vivifiants moments de méditation visuelle dans deux genres anciens, la nature morte et le paysage, qui sont par excellence ceux qui permettent les interrogations les plus fécondes sur l’essence de la vision et sur le sens qu’un peintre choisit de lui donner.

Pascal Lombard a pris le parti de récuser l’actualité ; il enfonce même le clou en usant d’un idiome que certains tenaient peut-être pour l’une des langues mortes de la technique picturale : la peinture a tempera – un procédé bien plus ancien que l’huile – et qui est depuis longtemps son moyen d’expression exclusif. Outre ses moyens techniques, les motifs qu’il choisit, son goût des formes bien construites et une inclination pour une certaine poésie classique relient son travail à un vaste répertoire de références artistiques.

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Cette exposition présente les dernières œuvres de Gilles Touyard, une série consacrée aux «déchets», proposant une vision « réaliste » et contemporaine du paysage.

« Les peintures que Gilles Touyard a intitulées « déchets » sont des paysages qui inspirent au panorama. Un panorama que l’artiste a désiré non pas tant pour rendre lisible un paysage, mais avant tout pour s’y perdre lui-même et s’abandonner à l’égarement le plus intense. Ses toiles embrassent, pour mieux subjuguer, littéralement « mettre sous le joug », soumettre. Et ce qui nous subjugue, c’est l’image fidèle d’un monde sans plus de contenant, de contenance, atlas sauvage de substances échappées, qui ont filtré, coulé, qui ce sont finalement émancipées de toute forme. » Jean-Yvers Jouannais, critique d’art et écrivain.

L’artiste mêle les genres du paysage et de la nature morte. Une forme de dialogue s’instaure avec les œuvres de Gustave Courbet, notamment avec le triptyque Enfouissement à Ornans, sorte de reprise disloquée de L’Enterrement à Ornans, ainsi que les peintures de neige, si caractéristique de l’œuvre de Courbet. Il explique d’ailleurs :

« Les peintres représentant des tas de déchets recouverts de neige évoquent les scènes de chasse de Courbet. Les déchets non recouverts par la nappe de neige émergent de cette blancheur virginale, comme des cadavres, évoquant tout autant le chasseur que le gibier. »

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Il fait ses études primaires à Ornans et secondaires chez les jésuites à Dole. En 1951, il entre aux Beaux-Arts à Besançon. De 1952 à 1955 il étudie à l’Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Il fait sa première exposition à Besançon en 1955 et à Paris en 1960 (Galerie Saint Placide ; il y fréquente l’Académie de la Grande Chaumière. 1959 constitue son essor artistique. Il ouvre son atelier en 1960 à Besançon. A partir de 1962 il expose régulièrement à Paris. En 1962, avec la société des Amis de Gustave Courbet, il participe à l’organisation de l’exposition Courbet à la mairie d’Ornans, genèse à la création du musée en 1971.

Roland Gaudillière est décédé le 15 novembre 1998. En tant que critique de la comédie humaine, Roland Gaudillière malmène à coup de pinceaux des personnages type d’une société frénétique lancée à l’abordage de la décadence. Son œuvre, profondément ancrée en Comté,  s’érige contre l’abandon du patrimoine et de la tradition.

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Jean-Pierre Blanche naît à Paris en 1927.

Il se réfugie dans le sud de la France à Montpellier en 1940, où il fait ses débuts d’études artistiques. Depuis 1973, il vit à Aix-en-Provence, où Il parcourt longuement chaque parcelle de sa campagne où un immense cèdre tricentenaire l’attire particulièrement, il sera au cœur d’un grand nombre de ses travaux.

Il enseigne à l’École d’Architecture de Luminy jusqu’en 1990.

A la manière de Gustave Courbet, Jean-Pierre Blanche connait son pays et le peint, le classicisme de son travail consiste à ne servir que la réalité matérielle de cet art qui a fait de lui un « moderne » en l’arrachant aux modes et aux partis pris.

Blanche bâtit son œuvre sur le conflit tumultueux du dessin et de la couleur. Comme dans l’œuvre de Cézanne, la couleur se confond soudain avec l’expression de la forme.

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Françoise Boillot-Malarewicz peint depuis plusieurs décennies poussée par une très forte nécessité : réparer les outrages -outrages du temps, de la politique, des guerres, outrages faits aux corps et aux esprits- et pour partager son amour de la peinture en particulier, et des arts en général, danse, écriture, musique.

Cet état d’esprit parcourt toutes les peintures et, plus récemment, de grands cycles constitués de dizaines de panneaux aux couleurs souvent douces, qui reprennent en rythme détails, formes et figures empruntés à la mémoire de la peintre comme à tout ce qu’elle peut trouver : livres, écrans, journaux…

La libre association de ces différents éléments à pour but de faire sens et de créer des réseaux de signification, d’interprétation des images et des signes. Mais il s’agit aussi de laisser respirer les couleurs, de suggérer des dessins, des histoires et, en un mot, de rendre hommage à la peinture.

Françoise Boillot-Malarewicz est née en 1942 à Gray. Ses premières années, années de guerre, se sont déroulées le long de la Saône, et dans une atmosphère retrouvée des années plus tard dans la peinture de Courbet.

Elle s’est tournée vers la peinture dans les années 1980, en réalisant rapidement des séries de toiles à l’huile : corps, femmes, arbres, enfants, fœtus. Sa pratique de la peinture s’est d’emblée inscrite dans la continuité de son métier de thérapeute : adoucir par la couleur, aider par le dessin léger ou cru, montrer ce qui ne l’est jamais ; explorer le corps et ses sensations. Les toiles de tous formats s’enchaînèrent rapidement par dizaines, avec une dominante sensible du rose.

Depuis le mitan des années 2000, le rythme s’accélère et ses séries antérieures se prolongent sous la forme de cycles de dizaines de panneaux à l’acrylique. Ces ensembles fonctionnent à la manière d’écrans sur lesquels se projettent des dessins de toute provenance qui s’associent pour raconter des histoires.

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Colette Deblé est née en 1944 ; peintre dessinatrice travailleuse artiste manuelle, elle vit à Paris dans le 19° arrondissement,  un quartier qui sent un peu le Sud-Ouest avec des pochoirs sur les murs, des mosaïques de Space Invader dans le métro.

Colette Deblé peint des femmes flottant dans le cosmos, découpe des ombres de femmes, avec des taches, des éclaboussures. Le lavis est une de ses techniques favorites ; elle aime la lumière du papier.

Ces femmes dialoguent avec l’espace d’exposition, jouent avec les murs, avec leurs formes et couleurs. Colette peint des femmes aux couleurs de l’arc-en-ciel.

Extrait d’un texte de Jean-Pierre Thomas.

Texte de Colette Deblé (mars 1990) :

« A-t-on jamais tenté d’explorer par les seuls moyens plastiques l’Histoire de l’Art ou l’un de ses aspects, comme le font l’historien ou l’essayiste à l’aide de l’écriture ?

Mon projet est de tenter, à travers un nombre non fini de dessins, de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la préhistoire jusqu’à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des diverses postures mises en scènes.

La citation picturale ne saurait être une citation littérale comme l’est la citation littéraire parce qu’elle passe par la main et la manière du citateur. D’où un léger tremblé doublement allusif de l’œuvre citée.

Mon projet explore ce « tremblé » parce qu’il suppose un exercice extrêmement long de la citation vers son usure et sa fatigue.

En fait, poursuivant ce travail jour après jour, c’est une sorte de journal intime quotidien à travers l’histoire de l’art que je poursuis. »

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Toute peinture est une abstraction mais la « peinture abstraite » ne m’intéresse pas.

Dire non à l’abstraction, dire non aux modes qui sont, finalement, un nouvel académisme.

Pour moi, toute peinture se situe dans le regard. Rester toujours fidèle au regard sur la nature, au plus proche de sa sensibilité. Courbet m’a appris à regarder, ainsi qu’à dire non ! Pour moi, le travail se fait par une série de croquis pris sur le vif, « sur le motif », rapides et préliminaires.

Ce ne sont ni des esquisses, ni des œuvres préparatoires, mais une simple approche du sujet à venir. Je me familiarise ainsi avec mon sujet. Cela va déterminer le sujet de mon tableau. Puis je cherche en atelier, à rendre par les moyens les plus simples possibles, ce que j’ai vu et ressenti devant un paysage ou devant quelque personnage.

C’est alors un long travail de maturation, de va-et-vient entre la couleur et le dessin qui doivent se soutenir mutuellement. J’aime la véracité de ce mot de Cézanne :

« Quand la couleur est à sa valeur, le dessin est à sa plénitude. »

Evelyne Cail

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Le Musée Courbet présente hors les murs à la ferme Courbet de Flagey, une exposition des œuvres de Jean-Pierre Sergent, artiste peintre français ayant longtemps vécu et travaillé à New York. Celui-ci présentera une installation murale monumentale (3,15 x 6,30 m) de dix-huit peintures sérigraphiées sur Plexiglas. Une sélection d’œuvres sur papier et sur Plexiglas sera également présentée.

Les peintures spécialement créées pour cette exposition Nature, cultures, l’origine des mondes, intègrent tous les thèmes chers à Courbet : le nu féminin, l’érotisme, la Nature avec ses arbres et ses animaux, les cultures diverses avec des approches esthétiques, philosophiques et mythologiques des mondes préindustriels.

La profusion myriadique d’images (yantras Hindous, mangas Japonais ou encore scènes rituelles Précolombiennes) et de textes (parfois humoristiques, enfantins ou obscènes) s’entremêlent et jaillissent avec les couleurs pour créer une confusion, un basculement, une émotion. Celle des grandes expériences humaines de la naissance, de la sexualité et de la mort : l’émotion réjouie de l’être acculturé devant L’origine du monde.

Devant l’installation le visiteur est enveloppé, plongé : corps, reflet et double, dans un univers coloré magique, solaire, fluide, continu, sexuel, puissant et spirituel. Il faut lâcher prise devant les œuvres de Sergent pour se laisser emporter, comme dans les rêves, la danse ou les transes, dans l’énergie matricielle du Monde et sa jouissance créatrice.

Grâce à sa curiosité pour différents modes de pensée et ses expériences spirituelles vécues, Jean-Pierre Sergent, à travers ses œuvres, ouvre les yeux du public aux environnements issus de l’inconscient collectif traditionnel et contemporain ainsi qu’aux phénomènes artistiques immémoriaux.

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L’exposition de Gérald Mainier entre en parfaite résonance avec l’ambition du projet « Pays de Courbet, Pays d’artiste ». Quelle émotion de voir le talent de Gustave Courbet se prolonger avec cette intensité dans les œuvres de ce jeune artiste contemporain. Nous ne pouvons qu’être saisis par la maturité des œuvres de Gérald Mainier, de sa réappropriation unique des paysages chers à Courbet, de sa technique personnelle d’où jaillit toute la force de son art.