Courbet – Isabey, le peintre et son architecte

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Cette exposition évoque les relations entre Courbet et Léon Isabey (1821 – 1896). Ami de Courbet, Isabey a construit le pavillon du réalisme à Paris en 1855 et celui de son exposition de 1867. Ils ont tous deux une relation privilégiée et conflictuelle tout à la fois. Ils partagent les mêmes idéaux démocratiques mais ne sont pas toujours d’accord sur le moyen de les concrétiser.
Cette exposition présentera en parallèle de nombreuses lettres inédites de Gustave Courbet et la grange de la Ferme deviendra l’écrin de 35 reproductions d’œuvres de Courbet exposées dans son exposition personnelle de 1855.

Avec la participation de l’Institut Gustave Courbet (Ornans)

Commissariat : Institut Gustave Courbet et Musée Gustave Courbet

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L’œuvre de Sven Verhaeghe (né à Poperinge – Belgique – en 1974) est riche de peintures, dessins mais également vidéos et installations artistiques. Ses principaux sujets sont le paysage et la nature avec en toile de fond cette relation parfois troublée entre l’homme et son environnement.

Sven Verhaeghe sait incorporer, dans son œuvre, cette relation en cherchant l’équilibre entre l’explicite et l’anecdotique.

« J’ai remarqué que beaucoup de gens ont une impression égarée » dit Sven Verhaeghe « sans nous laisser séduire vers une spiritualité flottante, nous devons reprendre une boussole interne et apprendre à aller à contre-courant des méthodes et idées préconçues. C’est avec ce souci que je m’occupe d’arts plastiques ».

 

L’intention artistique de l’artiste repose en partie sur la vision et l’influence de la peinture de Gustave Courbet sur son propre travail. L’exposition Lettre à Courbet a pour genèse une lettre manuscrite de l’artiste, adressée virtuellement à Gustave Courbet. Son travail oscille entre abstraction et réalisme. Il semble intemporel car on ne peut le cataloguer totalement dans sa contemporanéité mais son œuvre est aussi empreint d’une étrangeté toute traditionnelle.

 « Cher Gustave,
Rien n’est tellement définitif que sa propre mort. Malgré chaque supposition ou prédiction, tout se passe toujours légèrement autrement que l’on avait prévu. »

 « Permettez-moi, cher Gustave, de vous adresser cette lettre du futur afin que vous puissiez la tenir contre la lumière dans votre chambre obscure juste comme s’il s’agissait d’une teigne qui se heurte contre la fenêtre et qui la lit avec attention et ponctualité. »

 « Des arbres poussent dans ma maison, l’eau coule du sol en béton et un peu plus haut contre la mansarde une forêt monte la garde. Et là Gustave je me trouve à la lisière de ce bois chaque matin et je vous attends. »

Extraits tirés de la lettre manuscrite de Sven Verhaeghe à Gustave Courbet.

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Photographe, vidéaste et graphiste, Blaise Adilon est un créateur d’images :

« Avec la photographie, je n’utilise pas d’image « seule », simplement issue du déclenchement photographique ; mon travail consiste à faire dialoguer des images entre elles. Cette mise en relation des images se réalise sous forme d’assemblages, de superposition, de collages, de montages, posant aussi la nature de la technique photographique, hier argentique, aujourd’hui numérique. »

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Peintre, graveur, sculpteur, plasticien… Jean-Bernard Butin a créé un univers unique. Son exposition propose au visiteur d’entrer dans cet univers, dans son abstraction et sa matérialité, à travers une sélection d’oeuvres multi supports.

En échos à l’exposition d’été du musée Courbet, intitulée « Histoires d’ateliers > de Courbet à Soulages », l’exposition de la Ferme Courbet mettra en perspective l’ensemble de ces oeuvres dans une atmosphère d’atelier.

« Peindre, c’est remettre de la distance, mais aussi de l’espace et du temps. Littéralement du ralentissement, là où l’époque est à la vitesse et à la promiscuité. Peindre, c’est construire un espace pour soi, un lieu de préservation. »

Jean-Bernard Butin

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Jean-Michel Lécuyer, né en 1969, est breton, spécialiste de finance solidaire…et photographe. Un camarade bisontin, la rencontre de  la sœur de celui-ci, qui deviendra sa femme, et les nombreux séjours dans la région qui ont suivi, l’ont conduit à développer une passion pour les vallées de la Loue, du Lison, de la Brême, du Dessoubre… en grand format.

Vallées sauvages – redevenues sauvages plutôt après la domestication de la force brute des eaux, puis son abandon lorsque l’électricité, infiniment plus malléable, rendit celle-ci inutile ; foisonnements de verts, ombres et brumes, fraîcheur perpétuelle des gorges encaissées, eaux jaillissantes et luxuriance de végétaux… La permanence dans ces vallons d’une sorte d’état naturel primitif, à quelques kilomètres d’Ornans et de Besançon en font d’exceptionnels lieux de méditation, magnifiés par Courbet et ses disciples….Près de 150 ans plus tard, avec sa chambre photographique, Jean-Michel Lécuyer a fixé ces rivières sauvages. Et il se plait à penser que d’autres, dans 150 ans, en 2166 donc, feront de même. Car habitées d’une perpétuelle force vitale, les rivières sauvages du Haut Doubs ont traversé sans une ride les derniers siècles et leurs folies humaines.  Souhaitons qu’elles survivent aux bouleversements climatiques, de celui qui s’annonce – contrairement aux glaciers des Alpes, autre passion de Jean-Michel Lécuyer, qui sont d’ores et déjà condamnés…

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Élève de l’École des Beaux-Arts de Nancy (DNSEP 1969), la force, l’originalité, la liberté de ses eaux fortes le font très tôt apprécier par ses pairs.

Nommé professeur de gravure à l’École supérieure des Beaux- Arts de Metz en 1982, il y forme un grand nombre de disciples tout en produisant une œuvre personnelle très importante et très diversifiée puisque s’y rassemblent dessins, gravures, peintures, sculptures, installations et objets divers. Son opiniâtreté, son goût pour le monumental, voire la démesure, s’accompagnent d’une curiosité gourmande qui lui fait mettre en place toutes les techniques et tous les matériaux, même les plus insolites, papier, carton, feutre, velours, bois, fonte, acier, cristal, pierre, polyester, et oser, entre eux, d’étonnantes confrontations.

Depuis 1975, Jean-François Chevalier, qui a participé avec des succès flatteurs à de multiples expositions individuelles ou collectives et dont plusieurs œuvres importantes figurent dans des collections publiques, a ainsi créé des recueils de gravures, des stèles-tabernacle, des installations poétiques, des lieux de mémoire et d’émotion.

Le choix de l’artiste :

« Présentés à Flagey, mes travaux entrent en résonance avec le lieu et les paroles de Courbet.

Ici, il est question de choses qui se font au rythme de la vie et de sa géographie.

Immuables, elles se tiennent à la place d’événements sensibles et vibratoires. Elles en décident. »

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Conception d’une recherche-action participative dans le cadre du centenaire de la mort de Pergaud

2015 sera le centenaire de la mort de Pergaud. Ses romans sont connus, certains ont été portés à l’écran, leur « cadre » est une partie du Doubs et ils portent à la reconnaissance de soi.

 

Ce projet de recherche-action se situe au croisement de deux axes

– une expérience déjà faite avec la Fédération des chasseurs du Doubs autour des rapports entretenus avec des tableaux de chasse de Courbet.  Cela a pris la forme de groupes de travail de chasseurs (trois) sollicités pour s’exprimer sur une série de tableaux qui allaient être exposés au musée d’Ornans dans le cadre d’une exposition Les chasses de Monsieur Courbet. Leurs lectures ont été restitués dans l’exposition sous la forme de phrases accompagnant les tableaux.

– une interrogation sur ce que ce qui fait la grandeur. Elle a été présente dès le début du travail qui allait donner lieu à l’ethnopôle à travers l’enquête sur les rapports entretenus par les habitants de Flagey avec Courbet.

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Barbara Dasnoy vit et travaille à Besançon. Née en 1951 en Allemagne, elle étudie à Göttingen, puis enseigne. S’installe au début des années 70 en France et étudie à la Faculté des Lettres et à l’Ecole des Beaux-Arts de Besançon puis travaille avec Jean Ricardon et obtient son DNSEP.

Ce qui est évoqué ici n’est pas la réalité du lieu ou des lieux, du jardin ou de la maison mais plutôt leur souvenir nourricier qui devient ainsi le sujet réel. Le dessin reproduit une fragmentation des éléments réunis par la mémoire et le geste rend bien compte de l’aléatoire et du fl ou en tant que caractéristiques du souvenir. Il se situe aussi entre son effacement et sa reconstitution. Et en cela on peut voir ici un travail semblable à celui de l’écrivain : saisir un instant de la vie par l’esprit et le formuler par la parole ou comme ici par un vocabulaire pictural qui rend visible, comme le dit Paul Klee, ce moment essentiel ou vrai.

L’exposition célébrera d’abord le lieu même de Flagey et en évoquera d’autres, en particulier du Pays d’Ornans et d’ailleurs, en écho à des textes inédits de Jacques Montredon tirés de son  « Journal des lieux et des rêves ».

L’une des caractéristiques essentielles des peintures de Barbara Dasnoy est la claire lisibilité des différents éléments qui les composent. L’avant et l’arrière des surfaces et des lignes, la séquence des plans visuels et des couches de peinture, tout cela peut être clairement identifié par un regard attentif.

Jacques Montredon est maître de conférences honoraire à l’Université de Queensland (Australie) et à l’Université de Franche-Comté. Chercheur sur l’expression gestuelle de l’espace et du temps. Au fil du temps et des voyages, il tient un journal dont certains poèmes apparaissent dans « Roseau(x)» ouvrage à deux écritures composé avec Barbara Dasnoy et publié à l’Atelier du Grand Tétras, 2011.

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Né le 4 octobre 1940, entré aux Beaux-Arts à 15 ans, un galeriste d’Amiens l’expose d’abord en 1958. Dans les années 60, il découvre l’Ecole de Paris et rencontre Reyberolles et Alberto Giacometti. Au cœur de la Picardie, il aime travailler sur papier ou carton qui lui permettent pigments, acryliques, pastels ou crayons.

Alain Mongrenier apparait volontiers comme un artiste réaliste, mais surtout expressionniste, confirmant son style et sa technique. Admirateur d’un réalisme brutal, noir, il continue de nourrir un goût prononcé pour Munch, Bosch ou Grûnewald, générations imprégnées de réalisme misérabiliste. Mongrenier retient surtout Schiele et ses portraits psychologiques.

L’univers d’Alain Mongrenier est souvent qualifié de sombre. A ses débuts, après les Beaux-arts d’Amiens, il est inspiré par des thèmes extrêmes : la pauvreté, la maladie, l’angoisse. Des tableaux qui racontent son admiration pour Le Greco, Goya, Soutine et les expressionnistes. Le temps et l’âge passent, ses sources d’inspiration deviennent plus « légères », son trait aussi. Les objets du quotidien et surtout le portrait : voilà ses deux sujets de prédilection.

L’artiste se nourrit du concret et le débarrasse de l’anecdotique. La sensation doit primer sur le sujet, éprouver le regard du visiteur. Par son travail, Alain Mongrenier dit la beauté intime du banal, la préciosité de l’instant. Sa peinture révèle une architecture, une profondeur construite : croisement des lignes, leur interférence, leur dynamique.

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Cosmogonie intime

« Dès mon enfance, j’ai eu la conscience aiguë de ma fraternité avec le monde : les arbres, les plantes, les animaux, les pierres, l’eau. Je savais d’instinct que j’étais faite des mêmes éléments qui me permettaient une communication intense avec eux. La « bête » toujours présente dans mes   images, à la  fois  protectrice et dangereuse, est là pour rappeler le besoin vital de s’approcher, se frotter à l’autre, de fusionner. »

Crocs et résistance

« Quelque chose me disait que j’étais sur la terre pour protéger ceux que j’aimais, pour apprivoiser la violence, la désarmer, pour ne jamais obéir à la bêtise, ne jamais me soumettre à l’autorité de quiconque, à tout abus de pouvoir.

Aujourd’hui je crois au militantisme du quotidien, à la nécessité de mise en question de soi. Je pense que chaque acte négatif que l’on accomplit participe à l’assombrissement du monde, que chaque action positive participe  à la beauté, à la générosité, à l’éclat du rire,  à la poésie. »

Le regard

« Sous l’intensité des couleurs qui animent mes tableaux se cache un regard aiguisé et vigilant sur le monde. Leur chaleur masque un immense désespoir  face à la souffrance des hommes et à la force destructrice qui les pousse au saccage.

Cette violence je la porte en moi. Elle est présente dans le regard pensif des êtres que je peins, dans leur interrogation, dans leur mélancolie. Elle est une tentative d’apprivoisement permanent de mon animalité.

Peindre devient un besoin pulsionnel de tisser les fils d’or qui relient les choses.

Chaque jour est un voyage que j’essaie de ne pas ternir ; et face au grand blizzard qui me traverse, je peins la chaleur, la vie, l’amour, la musique, la poésie comme un contrepoint à la difficulté de vivre.

Je suis un voyageur immobile, je porte en moi les mythologies et les couleurs du monde.

Je crée des chemins de broussaille à l’intérieur des mondes  que je porte pour essayer de voir clair dans mes trop  grands silences, pour ouvrir un passage entre les êtres et  les choses, un pont entre la vie et la mort.

Peindre pour résister à toute tentative d’enfermement, pour préserver ma liberté. »