Le mythe de l’âge d’or, tel qu’il fut relaté par Hésiode et Ovide durant l’Antiquité, est certainement le mythe antique le plus repris. Il raconte ce moment suspendu d’un paradis originel, à l’aube de l’humanité, quand les êtres humains vivaient encore en parfaite harmonie avec les dieux et la nature, en paix avec eux-mêmes, dans une nature bienfaisante et abondante.
Ce rêve de bonheur s’incarnera différemment selon les époques et les sociétés. Au XIXe siècle, ce récit connait une véritable réappropriation. Il y revêt cependant un nouveau visage, ouvrant une nouvelle tradition de figuration dans laquelle se mêle les traces du passé et les attentes d’un jour nouveau d’une société en pleine mutation.
A travers 70 œuvres prêtées, cette exposition vise à appréhender la revitalisation et la popularité de ce mythe dans les arts au XIXe siècle jusqu’au tournant du XXe siècle (Ingres, Courbet, Signac, Derain, etc.), au regard d’œuvres majeures du passé ayant déterminé les dispositifs visuels et les attributs figuratifs de ce récit (Vasari, Brueghel, Zucchi, etc.).
Avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay
Paul Signac (1863-1935) Au Temps d’harmonie, esquisse
1893
Huile sur toile
Collection privée
Tout au long de sa carrière, Gustave Courbet n’a eu de cesse d’être le principal promoteur de son œuvre. Malgré une production revendiquant une certaine rupture face aux codes traditionnels, ses œuvres se veulent aussi commerciales.
Grâce à ses acheteurs, dont il préfère le qualificatif « d’actionnaires », Gustave Courbet se mue en artiste entrepreneur, profitant des mutations économiques de la société du XIXe siècle et du développement du marché de l’art pour vendre en dehors des cadres institutionnels. S’entourant de marchands, attisant à dessein la critique, utilisant la photographie pour diffuser son œuvre, Courbet développe une stratégie de marchandisation adaptée à différents types d’acheteurs aux goûts du public, étranger, parisien ou provincial. De son premier cercle intime élargi à ses mécènes, en passant par les galeristes, le maître d’Ornans met en œuvre de multiples canaux pour atteindre son objectif désigné : vendre et vivre de son art.
L’exposition Acheter Courbet propose une immersion dans le volet marchand de l’œuvre de Courbet.
Vous pouvez télécharger le catalogue de l’exposition Acheter Courbeten cliquant ici.
Originaire de Morez dans le Jura, artiste peintre et professeur à l’école des Beaux-arts de Besançon entre 1954 et 1989, Jean Ricardon (1924-2018) a navigué toute sa carrière, selon le souhait du maître de l’abstraction Malevitch, sur « la blanche mer libre s’étend[ant] devant [lui] », élisant le blanc comme la « couleur-mère ou totale » de son œuvre.
Tout au long de sa carrière, cet « homme à la discipline sévère et nerveuse [qui] a fortement le sens du mystère » (Seuphor) a poursuivi une quête de « sobriété totale » de la peinture dans une production singulière et spirituelle, confinant à l’abstraction sans jamais oublier le sujet.
Du surgissement du blanc dans ses premières œuvres dépeignant des paysages de neige, rappelant le travail des maîtres du XIXe siècle, jusqu’à l’élection du blanc comme « matériau-matière », l’exposition du musée Courbet tend à explorer « le chemin vers l’abstraction et le blanc » de Jean Ricardon, et, par un dialogue avec ses pairs (Soulages, Degottex, Nemours, Morellet, etc.), à percer « le sens profond du blanc » dont parlait, à son propos, Michel Seuphor.
Une des salles d’exposition n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite. Un livret avec des reproductions des oeuvres exposées et quelques photographies de cette salle peut être consulté sur place.
Par la Fédération départementale des chasseurs du Doubs
Dans de nombreuses œuvres de Gustave Courbet figurent des chiens, de ferme, de compagnie, mais aussi de chasse…
Si la place que tient la chasse dans les peintures de l’artiste a souvent été étudiée, la représentation de chiens a été peu abordée.
L’exposition met en exergue les différents chiens qui parcourent les tableaux de Courbet, leur rôle dans la chasse et leur place dans le tableau, mais aussi l’évolution de leur race jusqu’à aujourd’hui.
Vingt œuvres ont été minutieusement choisies et reproduites dans des formats permettant de mettre en avant le chien dans le tableau, tout en montrant l’œuvre dans son format original.
En collaboration avec le Fonds régional d’art contemporain Franche-Comté (Frac)
Pratique courante à toutes les époques, la citation est abondamment exploitée dans le monde de l’art contemporain, témoignant du besoin viscéral de se mesurer, le plus souvent en convoquant l’art d’un autre. Instaurant une tension créatrice avec l’œuvre citée, l’artiste met ainsi en valeur sa propre singularité en provoquant la comparaison. Actes de variation, d’appropriation, d’exploitation, de transformation, d’incorporation de motifs, de styles et de genres artistiques, l’art de la citation fait appel à la mémoire, et renouvelle l’expérience même du regardeur face aux œuvres.
Fruit d’une première collaboration entre le Pôle Courbet et le Frac Franche-Comté, cette exposition offre une passerelle sensible entre l’art contemporain et l’art ancien. Ayant fait le choix ponctuel de la citation, les peintres, sculpteurs, plasticiens, vidéastes, ici présentés ont noué une relation privilégiée et affective avec l’œuvre d’un autre. Leur réunion met en lumière certains écarts avec l’œuvre initiale, en particulier de medium et de techniques, bousculant et renouvelant ainsi les conventions. S’en dégage un dialogue unique à travers les âges et les arts.
Après la résidence créative de Yan Pei-Ming en 2019, le Pôle Courbet a choisi l’enfant du pays, Charles Belle, afin d’investir l’atelier de Gustave Courbet à Ornans, nouvellement restauré. Au cœur de ce lieu unique, imprégné des traces du passé, l’exposition Charles Belle, natures vives établit un compagnonnage sensible avec l’art du maître d’Ornans et son espace de travail. Au travers de son œuvre, dessins et peintures monumentales, Charles Belle retranscrit la nature par une matière vive et vibrante, expressive par le geste, sensuelle. L’artiste rencontre ici Courbet dans une même exaltation lyrique de la peinture.
Traçant un pont entre l’Atelier et le musée, deux sites du pôle muséal, Charles Belle se trouve également invité à figurer dans l’exposition Ceux de la Terre. La figure du paysan, de Courbet à Van Gogh au musée Courbet.
En 1899, le critique d’art Robert de la Sizeranne souligne qu’« une seule tendance générale » s’observe « chez toutes les écoles » : « le choix non concerté, presque inconscient, d’un thème semblable : la vie rurale ».
Dès le milieu du XIXe siècle, avec l’émergence du réalisme et de ses deux figures principales, Gustave Courbet et Jean-François Millet, peintres aux origines rurales, la thématique paysanne se répand et devient un véritable phénomène, transcendant les mouvements de l’art. Réalistes, naturalistes, symbolistes, modernes ou anti-modernes, tous se retrouvent autour de la figure du paysan, que ce soit à des fins artistiques ou souvent politiques.
Au travers de plus de 80 œuvres d’artistes aussi importants que Courbet, Millet, Breton, Gauguin, Rodin, Van Gogh et bien d’autres, provenant de prestigieuses institutions françaises et internationales, l’exposition Ceux de la Terre vise à appréhender l’émergence de ce phénomène culturel, tout en approchant l’intention et le regard propre de chaque artiste derrière l’élaboration du monde rural comme sujet pictural.
Objet d’étude ou muse, épouse ou maîtresse, femme du monde ou de la rue, les modèles féminins jouent un rôle prépondérant dans le processus de création.
Prêtant leurs traits à la réalisation de portraits, de scènes de genre, ou mettant leur corps à nu, de nombreuses femmes ont fréquenté les ateliers de Gustave Courbet et ont contribué à la démarche picturale du peintre par leur lien personnel avec l’artiste, par leur image et le regard porté sur elles. Puisant ses modèles au sein de son environnement familial ou intime, ou auprès de modèles professionnels, le peintre franc-comtois élabore tout au long de sa carrière une production au service du « vrai », parfois scandaleuse, souvent audacieuse. Réalité de courbes, beautés licencieuses, Courbet n’aura de cesse de bousculer les canons d’idéal de beauté et de casser les codes de la représentation du féminin. Dans un XIXème siècle marqué par l’archétype du « Beau » classique, l’artiste impose sa volonté d’un « vrai » souverain.
A travers des représentations ou évocations de ces femmes, cette exposition vise à explorer le rapport de Courbet à ses modèles féminins, de Juliette, sa sœur adorée, à Henriette Bonnion, l’une des Baigneuses à scandale, sans oublier les anonymes, femmes des arts aujourd’hui oubliées.
L’« atelier dans la campagne » de Gustave Courbet, construit en 1860 à Ornans, est pour l’artiste le lieu de la maturité et de son accomplissement professionnel. Acquis par le Département du Doubs en 2007 et bénéficiant depuis 2019 d’une campagne de restauration, l’atelier d’Ornans rouvre aujourd’hui ses portes. A cette occasion, le musée Courbet a souhaité interroger la place de cet atelier dans la trajectoire du peintre, au regard d’autres ateliers de son temps et plus largement de l’évolution du rapport entre l’artiste et son espace de travail.
Dans un siècle où l’artiste acquiert une place nouvelle dans la société et où sa vie suscite la curiosité d’un public de plus en plus large, l’atelier s’ouvre et évolue en un lieu hybride. Espace jusqu’alors dédié à la pratique, il devient un lieu d’échanges, de rencontres, ou encore une vitrine publicitaire.
S’émancipant des codes des ateliers traditionnels, tant dans sa conception que dans sa géographie, s’adaptant à sa pratique et à son identité, l’atelier de Courbet à Ornans s’affirme comme un atelier moderne : un atelier à soi.
En partenariat avec l’Institut Courbet
Visites de l’exposition, plus de renseignements ici.
« Courbet a tourné une page et lancé la peinture vers cette nouvelle direction qu’elle suivit pendant des années. »
Pablo Picasso attribue à Gustave Courbet la paternité de l’art moderne et du mouvement qui aurait radicalement bouleversé les codes de la représentation, de l’impressionnisme jusqu’au cubisme et ses suites.
Le peintre catalan découvre tôt la peinture du maître d’Ornans, dès son arrivée à Paris en 1900, lors de l’Exposition universelle. Courbet s’immisce par la suite chez Picasso doublement à la fin des années 40, par la réinterprétation des Demoiselles des bords de la Seine, ainsi que par l’achat pour sa collection personnelle de l’étonnante Tête de chamois, bête à cornes rappelant le bestiaire picassien.
Les deux peintres se rejoignent, dans leur rapport au passé comme source de la modernité, dans leur sensibilité à leur temps et leur engagement politique, ou encore dans leur réflexion commune autour du nu féminin. Cette rencontre inédite vise à mettre en lumière le compagnonnage entre ces maîtres universels de la peinture, indépendants d’esprit et libres.
Réalisée en partenariat avec le musée d’Orsay et de l’Orangerie, l’exposition bénéficie du soutien exception du musée national Picasso à Paris, et du musée Picasso de Barcelone.
Commissariat scientifique : Thierry Savatier, historien de l’art.
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