Né le 4 octobre 1940, entré aux Beaux-Arts à 15 ans, un galeriste d’Amiens l’expose d’abord en 1958. Dans les années 60, il découvre l’Ecole de Paris et rencontre Reyberolles et Alberto Giacometti. Au cœur de la Picardie, il aime travailler sur papier ou carton qui lui permettent pigments, acryliques, pastels ou crayons.
Alain Mongrenier apparait volontiers comme un artiste réaliste, mais surtout expressionniste, confirmant son style et sa technique. Admirateur d’un réalisme brutal, noir, il continue de nourrir un goût prononcé pour Munch, Bosch ou Grûnewald, générations imprégnées de réalisme misérabiliste. Mongrenier retient surtout Schiele et ses portraits psychologiques.
L’univers d’Alain Mongrenier est souvent qualifié de sombre. A ses débuts, après les Beaux-arts d’Amiens, il est inspiré par des thèmes extrêmes : la pauvreté, la maladie, l’angoisse. Des tableaux qui racontent son admiration pour Le Greco, Goya, Soutine et les expressionnistes. Le temps et l’âge passent, ses sources d’inspiration deviennent plus « légères », son trait aussi. Les objets du quotidien et surtout le portrait : voilà ses deux sujets de prédilection.
L’artiste se nourrit du concret et le débarrasse de l’anecdotique. La sensation doit primer sur le sujet, éprouver le regard du visiteur. Par son travail, Alain Mongrenier dit la beauté intime du banal, la préciosité de l’instant. Sa peinture révèle une architecture, une profondeur construite : croisement des lignes, leur interférence, leur dynamique.