Toute peinture est une abstraction mais la « peinture abstraite » ne m’intéresse pas.
Dire non à l’abstraction, dire non aux modes qui sont, finalement, un nouvel académisme.
Pour moi, toute peinture se situe dans le regard. Rester toujours fidèle au regard sur la nature, au plus proche de sa sensibilité. Courbet m’a appris à regarder, ainsi qu’à dire non ! Pour moi, le travail se fait par une série de croquis pris sur le vif, « sur le motif », rapides et préliminaires.
Ce ne sont ni des esquisses, ni des œuvres préparatoires, mais une simple approche du sujet à venir. Je me familiarise ainsi avec mon sujet. Cela va déterminer le sujet de mon tableau. Puis je cherche en atelier, à rendre par les moyens les plus simples possibles, ce que j’ai vu et ressenti devant un paysage ou devant quelque personnage.
C’est alors un long travail de maturation, de va-et-vient entre la couleur et le dessin qui doivent se soutenir mutuellement. J’aime la véracité de ce mot de Cézanne :
« Quand la couleur est à sa valeur, le dessin est à sa plénitude. »
Evelyne Cail