Colette Deblé est née en 1944 ; peintre dessinatrice travailleuse artiste manuelle, elle vit à Paris dans le 19° arrondissement, un quartier qui sent un peu le Sud-Ouest avec des pochoirs sur les murs, des mosaïques de Space Invader dans le métro.
Colette Deblé peint des femmes flottant dans le cosmos, découpe des ombres de femmes, avec des taches, des éclaboussures. Le lavis est une de ses techniques favorites ; elle aime la lumière du papier.
Ces femmes dialoguent avec l’espace d’exposition, jouent avec les murs, avec leurs formes et couleurs. Colette peint des femmes aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Extrait d’un texte de Jean-Pierre Thomas.
Texte de Colette Deblé (mars 1990) :
« A-t-on jamais tenté d’explorer par les seuls moyens plastiques l’Histoire de l’Art ou l’un de ses aspects, comme le font l’historien ou l’essayiste à l’aide de l’écriture ?
Mon projet est de tenter, à travers un nombre non fini de dessins, de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la préhistoire jusqu’à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des diverses postures mises en scènes.
La citation picturale ne saurait être une citation littérale comme l’est la citation littéraire parce qu’elle passe par la main et la manière du citateur. D’où un léger tremblé doublement allusif de l’œuvre citée.
Mon projet explore ce « tremblé » parce qu’il suppose un exercice extrêmement long de la citation vers son usure et sa fatigue.
En fait, poursuivant ce travail jour après jour, c’est une sorte de journal intime quotidien à travers l’histoire de l’art que je poursuis. »