Léon Frederic, un autre réalisme

Musée Courbet

L’influence de Courbet sur l’art belge est reconnue, en particulier le rôle majeur qu’il joue dans le développement du courant réaliste entre 1850 et 1870.

Courbet visite la Belgique au tout début de sa carrière, en 1844, avec le désir d’étudier l’art du Nord ; le principe même de réalisme étant lié à une certaine conception picturale flamande et hollandaise qui correspond à ses recherches esthétiques.

En 1851, le peintre présente ses Casseurs de pierres au Salon de Bruxelles. Cette œuvre va marquer une des étapes significatives de la modernité artistique en train de se construire. Les artistes belges y voient « le cri d’une conscience nouvelle » qu’ils cherchent à s’approprier et à adapter à leur propre vision.

Courbet expose régulièrement durant près de vingt ans en Belgique, avec un réel succès et une véritable reconnaissance dans le monde artistique et littéraire de ce pays. En 1868, il est nommé membre d’honneur de la Société Libre des Beaux-Arts de Bruxelles et en 1872 la revue belge  L’art libre, tribune du réalisme, regroupe les amateurs et défenseurs de Courbet. Ceux-ci après avoir longuement étudié l’œuvre du maître d’Ornans ont assimilé son exemple et sont prêts à le prolonger. Ils défendent une interprétation libre et individuelle de la réalité, soit un  art qui s’exprime comme une force vivante dans une matérialité puissante.

Courbet est leur modèle comme l’exprime le journaliste Camille Lemonnier dans L’art libre du 3 juillet 1881 : « Un peintre français, ce paysans du Doubs, avait réalisé le miracle de révéler l’art belge à lui-même ».

Dans ce contexte, Léon Frédéric (1856-1940), peintre majeur de la fin du XIXeme siècle en Belgique, est l’un de ceux qui, à partir des préoccupations d’un réalisme social inspiré par Courbet, saura créer une œuvre très personnelle mêlant naturalisme et symbolisme.

En collaboration avec le musée d’Orsay, les musées royaux de Belgique (en particulier  ceux de Gand et de Bruxelles) et le département d’Histoire de l’Art de l’Université Paris-Sorbonne, cette exposition permettra de découvrir un artiste méconnu en France et montrera, une nouvelle fois, l’exemplarité et la modernité de Courbet.