Peint en 1863 en Saintonge, Le Retour de la Conférence fait partie des œuvres manifestes de Gustave Courbet. Elle traduit l’anticléricalisme et l’opposition qui ont animé son travail tout au long de sa carrière.
Courbet indique lui-même que « ce tableau est un tableau critique et comique au dernier degré», avec lequel il souhaite défier l’administration en le présentant au jury du Salon de 1863. L’œuvre aurait été refusée au Salon officiel « pour cause d’outrage à la morale religieuse » et au Salon des Refusés. Courbet écrit alors : « J’avais voulu savoir le degré de liberté que nous accorde notre temps. »
Véritable pamphlet, ce tableau fait l’objet d’une attention particulière de la part de Gustave Courbet. « Mon but est atteint, si le tableau des Curés a suscité l’embarras que vous m’avez indiqué, voici le moment de se remuer. » Il décide alors de l’exposer dans son atelier, où il suscitera de nombreuses réactions et critiques. Il sera notamment le point de départ de la réflexion de Proudhon qui aboutira à l’ouvrage Du principe de l’art et de sa destination sociale et sera à l’origine de la rupture entre Courbet et son ami le critique d’art Champfleury.
Le tableau est ensuite exposé au Salon de Gand, aux côtés d’une autre œuvre anticléricale La mort de Jeannot (ou Les frais de culte), qu’il accompagne de deux brochures, qu’il qualifie « d’histoires de faits véridiques à ma connaissance qui ont donné lieu à ces tableaux. J’espère que ça va donner lieu à une grande guerre… ».
L’œuvre aurait disparu en 1900, achetée par un « catholique exalté » qui l’aurait détruite. Elle n’a donc jamais fait l’objet d’une véritable exposition thématique.
Notre exposition visera donc à rassembler différents documents autour de ce tableau (esquisses de Courbet, copies de contemporains, photographies…) afin de comprendre l’importance de ce tableau dans la carrière de Courbet et l’impact qu’il a pu avoir sur ses contemporains. Elle permettra aussi de revenir sur le milieu saintongeais dans lequel évoluait Courbet et d’étudier sa pensée anticléricale dans le contexte politique de l’époque.