Françoise Boillot-Malarewicz peint depuis plusieurs décennies poussée par une très forte nécessité : réparer les outrages -outrages du temps, de la politique, des guerres, outrages faits aux corps et aux esprits- et pour partager son amour de la peinture en particulier, et des arts en général, danse, écriture, musique.
Cet état d’esprit parcourt toutes les peintures et, plus récemment, de grands cycles constitués de dizaines de panneaux aux couleurs souvent douces, qui reprennent en rythme détails, formes et figures empruntés à la mémoire de la peintre comme à tout ce qu’elle peut trouver : livres, écrans, journaux…
La libre association de ces différents éléments à pour but de faire sens et de créer des réseaux de signification, d’interprétation des images et des signes. Mais il s’agit aussi de laisser respirer les couleurs, de suggérer des dessins, des histoires et, en un mot, de rendre hommage à la peinture.
Françoise Boillot-Malarewicz est née en 1942 à Gray. Ses premières années, années de guerre, se sont déroulées le long de la Saône, et dans une atmosphère retrouvée des années plus tard dans la peinture de Courbet.
Elle s’est tournée vers la peinture dans les années 1980, en réalisant rapidement des séries de toiles à l’huile : corps, femmes, arbres, enfants, fœtus. Sa pratique de la peinture s’est d’emblée inscrite dans la continuité de son métier de thérapeute : adoucir par la couleur, aider par le dessin léger ou cru, montrer ce qui ne l’est jamais ; explorer le corps et ses sensations. Les toiles de tous formats s’enchaînèrent rapidement par dizaines, avec une dominante sensible du rose.
Depuis le mitan des années 2000, le rythme s’accélère et ses séries antérieures se prolongent sous la forme de cycles de dizaines de panneaux à l’acrylique. Ces ensembles fonctionnent à la manière d’écrans sur lesquels se projettent des dessins de toute provenance qui s’associent pour raconter des histoires.