Gustave Courbet et la diffusion de son œuvre par la photographie de reproduction 1851-1885 : la Solution à l’indépendance artistique
Par Laure Boyer, docteur en histoire de l’art et de la photographie – Chercheure associée au LARHRA.ISH-LYON.CNRS 5190
“Je le rapprocherai volontiers de Velázquez, mais avec une nuance : Velázquez était un Courbet de la Cour, Courbet est un Velázquez du Peuple ”
Jules Castagnary, 1864
La diffusion de l’œuvre de Gustave Courbet (1819-1877) par la photographie est un phénomène peu connu de nos jours, alors qu’elle a été essentielle de son temps. L’artiste s’est forgé une image de peintre indépendant, tonitruant, proche du peuple et engagé, diffusée par la gravure et la caricature. Basée sur l’analyse critique de la presse, la figure de Courbet promoteur de son art a fait l’objet de remarquables analyses par Petra Then-Doeshatte Chu en 2007. La dernière exposition dossier à la Ferme Courbet à Flagey Acheter Courbet a repris le thème en 2022, à la faveur d’une nouvelle donation de documents, de photographies et d’ouvrages provenant de collectionneurs. Cependant, la place de la photographie de reproduction de ses œuvres y est peu évoquée. De nombreuses références à cet usage existent cependant dans sa correspondance et plusieurs dizaines d’images sont bien présentes dans les collections. Dans quelle mesure Courbet a-t-il fait reproduire son œuvre par la photographie et pour quels usages ? De quoi est constitué le “Paquet de clichés” retrouvé et passé en vente aux enchères posthume le 26 novembre 1877 à Paris ? Comment Courbet se situe-t-il en précurseur dans l’utilisation du nouveau medium ?